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Employeurs, salariés : l’abandon de poste, la fausse bonne idée..
Par un arrêt du 9 novembre 2017 (Cass. soc. 9-11-17 n° 16-16.948), la Cour de cassation rappelle qu’en l’absence de visite de reprise, le contrat de travail demeure suspendu, de sorte que sauf manquement du salarié à son obligation de loyauté, l’employeur ne peut tirer du seul argument d’un abandon de poste pour prononcer un licenciement pour faute grave à son encontre.
En effet, pendant l’arrêt de travail du salarié, rappelons que:
Aussi,
Voir à ce propos :
Salariés, en cas de licenciement pour grave décidée par votre employeur, l’abandon de poste pourrait vous priver:
Néanmoins, il est admis que tout licenciement, qu’elle qu’en soit la motivation, vous permettrait de recevoir votre attestation Pôle emploi synonyme d’allocations A.R.E. (Chômage) pendant en principe une période de 4 à 24 mois.
Enfin, il existe toujours un risque de voir l’employeur faire perdurer la situation en établissant des bulletins de paie à zéro au lieu de vous licencier immédiatement. Dès lors vous restez dans les effectifs de la société sans rémunération, sans possibilité d’être embauché par un autre employeur tout en sachant que vos indemnités journalières cesseront probablement d’être versées à un moment par le Caisse Primaire d’Assurance Maladie après la ou les visites de médecin contrôleur de l’organisme de sécurité sociale.
Employeurs, la faute grave et le motif réel et sérieux du licenciement ne se déduisent pas de l’abandon de poste mais uniquement dans certains cas, de ses conséquences.
A défaut, comme le rappelle justement la Cour de Cassation, vous ne pourrez justifier un licenciement pour faute grave du fait d’un abandon de poste.
Dans tous les cas, employeurs vous devez prendre 3 précautions majeures sous peine de voir la contestation et la requalification du licenciement par votre salarié prospérer devant le Conseil des Prud’hommes :
Sachez tout de même qu’un licenciement fondé sur le manquement du salarié à son obligation de loyauté, qui résulterait de son abstention délibérée de justifier de son absence mêmes après plusieurs mises en demeure, pourrait être admis.
La rédaction de la lettre de licenciement reste particulièrement importante notamment le fait d’évoquer impérativement le comportement déloyal du salarié pour éviter tout interprétation malheureuse des conseillers prud’homaux.
Conclusion : qu’il s’agisse d’un accord officieux avec le salarié pour lui permettre de percevoir l’ARE (Allocations de retour à l’emploi du Pôle emploi) ou bien de la volonté d’actionner votre pouvoir disciplinaire, vous restez exposé à un réel risque de requalification de la rupture du contrat à vos torts devant un Conseil des prud’hommes.
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